C’est dans son ADN
Faire passer les patients en premier a toujours été au cœur de la philosophie de recherche de la Dre Moira Stewart. Tout au long de sa carrière de plus de 40 ans comme épidémiologiste et méthodologiste de recherche en médecine familiale, elle s’est constamment concentrée sur les patients et leur engagement.
« La recherche axée sur le patient, c’est dans mon ADN », dit la Dre Stewart, professeure émérite à l’Université Western et responsable du renforcement des capacités à l’USSO. « En médecine familiale, nous examinons la relation entre le patient et le médecin, la continuité des soins et la manière dont la conversation est essentielle. Tout est dans l’engagement des patients, car patients et médecins recherchent un consensus pour trouver un terrain d’entente. »
Cette passion inspire son travail à l’USSO depuis qu’elle a été invitée en 2014 à créer des ateliers de renforcement des capacités pour le réseau en raison de l’expertise avec laquelle elle avait mis sur pied et développé TUTOR-PHC, un programme national de formation interdisciplinaire en recherche dans le domaine de la médecine familiale.
Pour ceux qui ne sont pas au courant ou qui ont besoin d’un rappel, la Dre Stewart décrit le renforcement des capacités sous l’angle de l’engagement des patients à la recherche. Les limites sont importantes, car il ne s’agit pas de l’engagement des patients dans les soins cliniques avec les conseils hospitaliers des patients et des familles, mais du renforcement de l’engagement des patients dans la recherche et l’adoption de la recherche.
« La formation et le renforcement des capacités en recherche, c’est former tout le monde et apprendre à connaître les univers des uns des autres. Il s’agit de la recherche, de la manière dont les gens peuvent travailler ensemble pour que la recherche ait un impact », dit‑elle.
« Le patient amène l’expertise du patient; j’amène l’expertise de la chercheuse. C’est la rencontre d’expertises. Comment s’assure‑t‑on que l’équipe décide correctement de la question de recherche, des participants, de la dissémination? Pour moi, c’est par le processus de collaboration et la rencontre d’experts. »
Deux des réalisations dont elle est la plus fière à l’USSO sont la classe de maître, sous la conduite du Dr John Lavis, à laquelle ont participé plus de 200 personnes, dont 25 % étaient des patients partenaires, et les sept programmes de formation en ligne de l’USSO suivis par plus de 1 800 personnes, dont 75 % étaient des patients, des membres de la famille et des aidants. Les programmes en ligne ont permis de mettre à la disposition des gens, au Canada et ailleurs, du matériel sur une variété d’aspects de la recherche axée sur le patient, selon diverses perspectives : autochtones, soins de première ligne, santé des enfants, etc.
« Je pense que la classe de maître représente ce que l’USSO a fait de plus étincelant, suivie des sept programmes en ligne », dit‑elle.
À mesure qu’elle avance dans sa carrière, la Dre Stewart souhaite encourager le renforcement des capacités pour la prochaine génération.
À en juger par le succès d’un récent atelier en ligne sur l’établissement des priorités, ses efforts portent déjà leurs fruits. Conçu conjointement par le groupe de travail sur le renforcement des capacités de l’USSO et le groupe de travail sur les patients partenaires, l’activité a réuni plus de 60 personnes : de patients et de chercheurs en début de carrière à de hauts responsables et des décideurs. Un thème commun a été l’importance de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans la participation des patients à la recherche, et la nécessité de partenariats égaux pour remédier aux rapports de force inégaux.
L’avenir
Alors que nous entrons dans la prochaine phase avancée de la recherche axée sur le patient, la nouvelle entité de formation nationale (EFN) de la SRAP prendra appui sur les bases jetées par l’USSO et les unités de soutien de la SRAP dans les autres provinces. Financé par les IRSC et dirigé par la Dre Annie LeBlanc, de l’Université Laval, son réseau d’environ 70 cochercheurs dans tout le Canada innovera, améliorera et coordonnera la formation et le renforcement des capacités pour le pays.
« Il faut mieux coordonner l’expertise que nous possédons pour créer une communauté de pratique, et l’EFN comblera ce besoin au niveau canadien », dit la Dre Stewart. L’équipe apporte une expertise qui, combinée à la formation et à la capacité de s’engager dans des activités de communication, peut aider les stagiaires à devenir des chercheurs en santé efficaces et à mobiliser divers intervenants.
Elle considère que le travail de l’USSO est important pour l’EFN – de son inventaire central de formation pour la recherche axée sur le patient aux modules de formation en ligne –, et elle est impatiente de représenter l’USSO au sein de la nouvelle entité et de continuer de bâtir sur les acquis.
C’est son héritage. C’est son objectif pour la prochaine étape de sa carrière : former la prochaine ou les deux prochaines générations. « Ce travail convient à mon âge et au stade où j’en suis dans ma carrière : je veux redonner », affirme la Dre Stewart.