L’agilité est vitale à l’ère de la COVID-19
Des données et des preuves de haute qualité, la rapidité d’exécution et l’habileté à pivoter devant des besoins du système de santé qui changent constamment sont des impératifs durant la pandémie de COVID‑19. L’ICES et le McMaster Health Forum, deux centres de recherche de l’USSO, sont devenus des piliers de la réponse de l’Ontario à la COVID‑19 en fournissant des analyses de données et des synthèses de données probantes actualisées dans le cadre de leur soutien rapide au gouvernement, au système de santé et aux chercheurs.
Agilité
Avec des séances d’information gouvernementales souvent quotidiennes sur la COVID‑19, la capacité d’accéder à des données à jour sur tout – du dépistage au nombre de cas et aux taux de vaccination –, et à des synthèses de données probantes sur des sujets comme le soutien au déploiement des vaccins, est essentielle à la prestation des soins de santé, de même que pour les décideurs et les responsables des systèmes de santé.
Prévoir les besoins et recueillir et analyser rapidement les données et les preuves pour le gouvernement de l’Ontario, Santé Ontario, Santé publique Ontario et d’autres groupes participant à la réponse à la COVID‑19 a été une tâche herculéenne à laquelle l’ICES et le McMaster Health Forum se sont rapidement attelés dès mars 2020.
Analytique des données
Au départ, l’ICES a fourni à la table de commandement du ministère de la Santé et à d’autres intervenants des rapports quotidiens sur les résultats des tests de COVID‑19 liés à d’autres données sanitaires et démographiques pour tous les Ontariens, ainsi que pour les résidents de centres de soins de longue durée et de maisons de retraite. En vertu de ses accords de gouvernance des données avec les organisations autochtones, l’ICES a produit des analyses et des rapports demandés et approuvés par Chiefs of Ontario et la Nation métisse de l’Ontario pour ces partenaires et les communautés des Premières Nations.
« Je dirais certainement qu’il y a eu une réponse à l’échelle de l’organisation pour soutenir les chercheurs et les analystes », dit le Dr Michael Schull, premier dirigeant de l’ICES. « Des membres du personnel travaillaient sept jours sur sept à cette tâche. Dans toute l’organisation, de nombreux scientifiques se sont portés volontaires pour faire partie de groupes de travail et fournir des analyses sur demande. D’autres membres du personnel ont rapidement négocié l’intégration de nouveaux ensembles de données et ont nettoyé et lié les données très rapidement. C’est compliqué à faire et à faire rapidement, mais l’ensemble de la direction était très engagé. En même temps, nous avons activement participé aux efforts du ministère pour créer la plateforme de données sur la santé de l’Ontario presque du jour au lendemain. »
Plus de 140 projets de recherche et d’analyse en lien avec la COVID‑19 ont été entrepris.
Maintenant que les vaccins sont disponibles, l’ICES analyse et communique chaque semaine au gouvernement les données de COVaxON sur leur administration pour comprendre les tendances et les lacunes relatives à la vaccination, et publie toutes les deux semaines des versions publiques du rapport sur son site Web. Des recherches utilisant les données sur la vaccination sont déjà en cours, menées par des chercheurs de l’ICES et d’ailleurs.
« J’ai toujours pensé que la force d’une organisation réside dans son personnel. Notre personnel et nos scientifiques sont notre plus grand atout. Ils ont répondu à l’appel de tant de façons. C’est incroyable le voir en action », dit Michael.
Synthèses de données probantes
Comme un chef qui assemble des ingrédients de base pour en faire un repas, le McMaster Health Forum fait passer les données probantes à l’étape suivante pour les intégrer aux décisions en matière de santé et de recherche. Le Dr John Lavis, directeur du McMaster Health Forum, en partenariat avec le Dr Jeremy Grimshaw, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, a créé le COVID-19 Evidence Network to support Decision-making (COVID-END) pour, entre autres, tenir un inventaire à jour des « meilleures synthèses des données probantes » sur toute la gamme des interventions contre la COVID‑19. COVID‑END est un réseau de 57 des principaux groupes de synthèse des connaissances, d’évaluation technologique et d’élaboration de lignes directrices dans le monde qui vise à réduire la duplication des efforts et à améliorer la coordination dans la production de données probantes sur la COVID‑19. Grâce à l’aide financière des IRSC, l’équipe a également lancé COVID‑END au Canada plus tôt cette année, avec plus de 40 des principaux groupes de synthèse des connaissances du Canada. COVID‑END au Canada répond aux demandes des décideurs dans tout le pays dans des délais de 4 heures à 3 jours (pour les profils de données probantes) et de 5 à 10 jours (pour les synthèses rapides).
« Pour toute décision relative à la COVID‑19, qu’il s’agisse de mesures de santé publique ou de prise en charge clinique, ou d’un arrangement du système de santé et d’une intervention d’ordre économique ou social, nous résumons les meilleures données probantes disponibles », dit le Dr John Lavis. « Les chercheurs peuvent utiliser les ressources de COVID‑END, y compris les résultats des délibérations de notre groupe mensuel d’analyse prospective, pour mettre en évidence les lacunes dans la recherche principale et les synthèses de données probantes. »
Les décideurs et les chercheurs peuvent se tenir au courant des meilleures synthèses des connaissances à l’échelle mondiale, des synthèses canadiennes les plus récentes, et des résultats d’analyses prospectives en s’abonnant à Canadian spotlights, publié jusqu’à deux fois par mois.
Partenariat citoyen
Le partenariat citoyen a été un important volet de la réponse du McMaster Health Forum à la COVID‑19, un certain nombre de citoyens partenaires participant aux activités mondiales de COVID‑END et une vingtaine de Canadiens étant engagés dans ses activités au pays. Beaucoup de ces citoyens ont l’expérience des interventions économiques et sociales commandées par la pandémie et ne s’identifient pas toujours comme des patients, ce qui explique pourquoi COVID‑END les appelle des « citoyens partenaires » et non des patients partenaires.
« Nous avons eu une stratégie de partenariat citoyen très ambitieuse avec COVID‑END grâce à Maureen Smith, la nouvelle présidente du groupe de travail des citoyens partenaires de l’USSO. Elle a fait un travail incroyable en recrutant des citoyens partenaires qui contribuent à tous les aspects de notre travail, et qui sont présents à toutes les tables avec nos partenaires », explique John.
Maureen a particulièrement pris soin d’assurer la diversité, en englobant différents territoires géographiques, c’est‑à‑dire toutes les régions de l’OMS pour le volet mondial et tous les coins du Canada pour le volet national, de même que différentes perspectives ethnoculturelles, socioéconomiques et autres.
« Maureen assure un leadership exceptionnel en travaillant avec des citoyens partenaires dans le monde entier et au Canada », dit John. « Elle a constaté que les citoyens partenaires étaient laissés de côté et qu’ils devaient être présents à chaque étape du processus. »
Le conseil consultatif public de l’ICES a été consulté et a formulé des recommandations importantes sur la meilleure façon de présenter au public des analyses sur les cas de COVID‑19 en Ontario et le déploiement des vaccins avec son tableau de bord sur le Web.
L’avenir
L’engagement des patients et le soutien d’un système de santé apprenant sont des orientations clés pour l’USSO 2.0. Malgré l’importance de l’analytique des données et des synthèses de données probantes, les patients demeurent au centre.
« Je pense que le mouvement en faveur de l’engagement du public et des patients est un reflet important de l’USSO et de la SRAP en Ontario », dit Michael. « Nous avons franchi le Rubicon en ce sens que la participation du public à la recherche est maintenant la norme, et c’est une véritable réussite de l’USSO. La COVID a permis de tirer de nombreux enseignements, et pour la phase 2 de l’USSO, il sera essentiel de voir comment nous pourrons les appliquer pour soutenir un système de santé apprenant dans un monde post‑COVID. Nous devons nous assurer de répondre à des questions pertinentes et de rendre possibles des changements positifs. »
Comme ces centres de l’USSO en témoignent, la collaboration, les réponses rapides aux besoins du système de santé, et une analytique et des synthèses à jour des données probantes sont essentielles pour la prochaine phase de l’USSO.